L’engouement pour les lampes basse consommation ne dément pas. Certains distributeurs proposent des opérations coup de poing pour inciter les ménages à s’équiper (avant une interdiction complète des ampoules à incandescence), mais certaines inquiétudes persistent, notamment liées à la présence de mercure dans les ampoules. En effet, en regard de ses propriétés, le mercure est utilisé aujourd’hui encore dans des applications techniques, comme les lampes et les piles boutons.

Par contre, le mercure élémentaire qui était autrefois très fréquent dans les thermomètres et les interrupteurs à mercure, n’est plus que rarement utilisé de nos jours à cause de sa toxicité… Il n’est plus utile de démontrer l‘intérêt des ampoules économiques (durée de vie, consommation diminuée). Cependant, elles contiennent toutes du mercure et des composés de métaux lourds qui polluent l’environnement et sont très toxiques pour l’organisme humain. Toutefois, et avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler qu’il n’y a pas de rejet de mercure lorsque les lampes sont intactes ou en utilisation. La présence de mercure soulève encore aujourd’hui des questions en ce qui concerne la sécurité et les répercussions environnementales de ces produits pendant leur cycle de vie, mais il n’y a aucun risque en fonctionnement.

De quel mercure parle-t-on ?

La quantité de mercure contenu dans les lampes basse consommation varie généralement entre 2 et 5 mg alors que pour les tubes fluorescents linéaires, elle se situe habituellement entre 5 et 25 mg, selon la qualité et la longueur des tubes. En moyenne, une LFC contient environ 3 milligrammes de mercure, soit à peu près la quantité nécessaire pour recouvrir le bout d’un stylo à bille. En comparaison, les vieux thermomètres contiennent 500 milligrammes de mercure, ce qui équivaut à plus de 100 ampoules basse consommation. Une batterie de montre ordinaire contient cinq fois plus de mercure qu’une LFC. Alors oui, le Mecure est dangereux, mais il est toutefois présent en quantités infimes. Cela ne suffit pas à ignorer le danger, certes. Le problème est simple : le mercure est très utile dans le processus d’allumage de ces lampes, et aucun substitut n’est pour le moment trouvé.

Au cours de la dernière décennie, certains fabricants ont volontairement réduit jusqu’à 80% le contenu en mercure des lampes fluocompactes, soit désormais à peine 2 mg par lampe. La recherche se poursuit en vue de réduire encore plus la quantité et, éventuellement, d’avoir des lampes fluorescentes sans mercure.

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Quel danger pour la santé ?

Il y a deux versions. Ceux qui expliquent que ces ampoules ne sont en rien dangereuses, et le contraire… certains voient dans ces oppositions les lobbies de fabricants… Dans cet article, nous citerons l’avis de Georges Zissis, professeur à l’Université de Toulouse, spécialiste de la science et technologie des sources de lumière. Voci une xtrait d’une interview disponible sur le site Algérie Pyrénées.

Une ampoule fluocompacte (FC) contient-elle du mercure?
Georges Zissis.
Oui, souvent 3 ou 4 mg. C’est une très petite quantité, non dangereuse si l’ampoule casse. Ce mercure est enfermé – si la lampe est rapportée au magasin et recyclée, il ne s’échappe pas. Et toute ampoule est responsable de rejet de mercure dans l’atmosphère: pour fabriquer l’énergie qu’elle consomme, il faut en effet brûler du charbon ou du pétrole. Une ampoule à incandescence, qui consomme beaucoup, sera en moyenne responsable du rejet de 10g de mercure; c’est 3g pour la même utilisation avec une FC.

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Le CRIIREM, un centre de recherche, déconseille les fluocompactes pour des lampes de chevets ou de bureau car elles émettent des champs électromagnétiques, qu’en dire?

Pas de risque si vous ne dormez pas avec la lampe sur l’oreiller. Le rayonnement s’atténue vite avec la distance – même une lampe de chevet au moins à 20 cm. Rien à voir avec le rayonnement du portable sur l’oreille.

Comment sont recyclées les ampoules basse consommation ?

Le verre et le métal contenus dans les ampoules à incandescence et les lampes à halogène sont recyclés.
Les tubes fluorescents sont démontés dans une installation hermétique et séparés en leurs différents éléments – verre, métal, poudre luminescente et mercure. Ces éléments sont recyclés. Les lampes à basse consommation d’énergie sont traitées à l’aide d’une méthode analogue.

Pour les produits contenant du mercure, ce dernier est séparé par distillation des éléments en verre et en métal et réintroduit dans le circuit économique.

Que faire en cas de casse ?

ademeL’ADEME recommande la chose suivante : « Si vous cassez une ampoule contenant du mercure, inutile de la trier, vous pouvez la jeter directement à la poubelle« . Ayez le réflexe du consommateur responsable : rapportez vos ampoules basse tension usagées en magasin pour qu’elles soient recyclées. C’est gratuit. La filière s’organise. En France, il s’agit de Récylum. Et les premiers chiffres sont désormais parus, comme on peut le lire chez CleanTech Republic (interview de Hervé Grimaud) : « La collecte a débuté fin 2006. Nous avons collecté 3000 tonnes en 2007, ce qui correspondait à 20 millions d’ampoules et tubes. Pour 2008, notre progression est de 33% avec 4000 tonnes, soit environ 27 millions d’unités. Nous avons par ailleurs dépassé nos objectifs de déploiement avec plus de 8000 points de collecte installés sur le territoire« .

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Sources :

  • Document ADEME sur les lampes basse consommation
  • Site Web « Le mercure dans l’environnement » Environnement Canada
  • Le mercure et la santé humaine, visitez le site Web de Santé Canada

Crédit photo : mononeuronico