La relation entre les Hommes et les abeilles ne date pas d’hier. À l’origine de la civilisation, les humains récoltaient depuis longtemps le miel riche en nutriments et ils avaient déjà appris à accommoder les ruches avec leurs lieux de vie pour profiter de la manne dorée. Toutefois, les premiers procédés de récoltes impliquaient la destruction intégrale de la ruche par la noyade du nid et de ses occupantes.

Avec le temps, les techniques de l’apiculture ont évolué. C’est le français Charles Dadant qui en 1890 a eu une idée qui va révolutionner la pratique. La ruche qui porte son nom permet en effet de fournir aux abeilles un cadre gaufré pour entreposer le miel ainsi qu’un espace dédié au nourrissage pour aider la colonie à survivre au moment de la récolte. Mais, même avec cette technique qui nécessite un enfumage, de nombreuses abeilles meurent lors de la prise du miel. Mais aujourd’hui, les mentalités évoluent et il est désormais possible de récolter du miel sans nuire aux abeilles. Explications.

L’apiculture, une affaire de passionnés

En France la filière apicole en perte de croissance ces dernières années semble profiter d’un second souffle. Pour autant, la disparition croissante des abeilles et les contraintes de la profession peinent à susciter de nouvelles vocations dans les familles où la tradition se perpétuait de génération en génération. En effet, à l’heure actuelle les apiculteurs sont soumis à de nombreuses formalités administratives telles que :

  • la déclaration de début d’activité auprès de la chambre de l’agriculture pour obtenir un numéro de Siret,
  • l’inscription auprès de la MSA
  • l’ouverture d’un compte professionnel aux revenus d’activité
  • la tenue d’un livre comptable
  • la déclaration fiscale
  • la déclaration annuelle de ruchers

Si le nombre d’apiculteurs professionnel est en déclin constant depuis 1994, paradoxalement le nombre d’amateurs est en nette progression. Beaucoup de non-initiés sensibles aux problèmes environnementaux se découvrent une vocation auprès des abeilles longtemps malmenées.

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La récolte du miel et ses dangers

La récolte du miel a toujours été le coeur du problème éthique pour les apiculteurs passionnés par la vie de ces insectes un peu à part. Depuis les techniques de récolte par noyade de la colonie, les méthodes ont évolué pour permettre de préserver le nid et ses occupantes. La considération de l’insecte est dimension toute récente. En effet, cette progression n’a pour origine qu’une préoccupation économique puisqu’il fallait s’assurer de pouvoir exploiter une nouvelle récolte de miel chaque année. L’enfumage n’empêchait en rien la destruction d’une large partie de l’espèce.

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Aujourd’hui, si la plupart des apiculteurs souhaitent récolter du miel sans nuire aux abeilles, c’est avant tout par souci moral et conscience de la condition animale actuelle. D’ailleurs, au moment de la récolte, la réaction des colonies se fait beaucoup moins violemment grâce à un système idéal, permettant d’augmenter la sécurité de toutes les parties.

Une formidable invention au service du bonheur des abeilles

Résultat de l’expérience commune d’un père et de son fils dans le milieu de l’apiculture australienne, ce système extrêmement novateur, baptisé Flow Hive, permet de récolter le miel sans nuire aux abeilles tout en facilitant le procédé pour le récoltant. Après des années d’expérimentation et de tâtonnements, les deux amateurs ont lancé une campagne de financement participatif qui s’est soldée par un immense succès bien au-delà des frontières de leur pays.

Le système est aussi simple qu’efficace. Dans la ruche des Anderson, le nom des deux inventeurs, on trouve des rayonnages munis d’alvéoles en plastique dans lesquels les abeilles déposent leur miel. Lorsque l’apiculteur veut entamer la récolte, il lui suffit d’y placer un tube puis un récipient et le miel s’écoule tout seul, comme par magie ! Pas de stress pour les abeilles ni de piqûres pour les apiculteurs, ce système est parfait pour contribuer à la pacification des liens entre les deux espèces !