Lors de la conférence qu’il a tenue mercredi dernier à Nantes, Hubert Reeves nous a apporté une version lucide (sans être alarmiste) des enjeux auxquels notre civilisation est confrontée. Son analyse s’articule autour de 3 constats :

« La Terre n’est pas infinie »

Pendant longtemps, l’humanité a cru sa planète infinie, riche de ressources illimitées. Il l’a exploitée sans se soucier de ses capacités à se régénérer, et réalise maintenant qu’il y a des limites à ce que la Terre peut nous donner. Et elles sont atteintes.

Sur cette image de la NASA représentant la Terre vue du ciel, M. Reeves nous a montré les principales sources de dégradations qui mettent en péril notre environnement :

  • Lumières blanches : les feux de forêts – la déforestation, qui vise à développer les zones urbaines et les surfaces agricoles, est source de manque de CO2 (pollution), provoque des inondations, les terres cultivées sont moins fertiles, la capacité de la planète à alimenter ses habitants diminue ;
  • Lumières rouges : les torchères des installations pétrolières – notre consommation d’énergies fossiles est trop importante, source de rejets dans l’atmosphère (pollution) et ces sources seront bientôt tarries (nous avons déjà consommé plus de 50% des réserves de pétrole) ;
  • Lumières jaunes : les lumières des agglomérations – nos consommations énergétiques sont trop élevées ;

La grande banderole bleue représente une aurore boréale, tandis qu’une autre source n’est pas visible : les lumières de la pêche intensive, notamment dans l’Océan Pacifique.

L’homme est une espèce menacée

L’appauvrissement des sols, la pollution qui entraîne le réchauffement de la planète, la montée des eaux, et son cortège de conséquences que nous connaissons… tout cela met en péril la biodiversité de notre planète. Ainsi, Hubert Reeves avance que 30% des espèces vivantes pourraient disparaître durant notre siècle.

Lumières sur la planète

La bonne nouvelle, c’est que cela est déjà arrivé 5 fois depuis l’apparition de la vie animale sur Terre (600 millions d’années). A chaque fois, une grande variété d’espèces à disparu, mais cela a permis aux autres de se développer, et au final, la biodiversité a augmenté. C’est d’ailleurs grâce à la dernière grande extinction, qui fût celle des dinosaures, que les mammifères ont pû proliférer allègrement sur la planète.

La mauvaise nouvelle (pour nous), c’est que dans cette 6ème extinction qui nous pend au nez, les espèces menacées sont les grands arbres, et.. les mammifères de plus de 3 kg ! Cela concerne beaucoup d’entre nous…

A lire :   La (majestueuse) Planète Blanche

Ainsi, oui, la vie continuera sur terre, mais sans l’Homme.

Nous devons vivre avec frugalité, ce qui ne veut pas dire austérité

« On ne peut pas dire à quoi ressemblera la Terre en 2050 » affirme Hubert Reeves. Ainsi, il ne se dit pas optimiste, mais néanmoins déterminé. Si nous voulons avoir une chance de minimiser les dégâts causés à la planète et d’y conserver notre place, il nous faut apprendre à la ménager.

Cela veut dire vivre avec frugalité, mais pas nécessairement avec austérité. S’il ne croit pas à la décroissance, il est en revanche fervent partisan des amélioration que les progrès scientifiques peuvent nous apporter pour nous aider à limiter l’impact de nos activités sur le plan écologique.

En attendant, chacun, à son niveau, se doit d’adapter son mode de vie aux enjeux de notre temps, et notamment :

  • limiter ses consommations (d’énergie, d’eau, de plastique…) ;
  • limiter ses rejets (de CO2, de déchets…..) ;
  • privilégier dans son alimentation les céréales aux produits carnés (puisque l’on sait que pour « fabriquer  » 1 kg de viande de bœuf, il faut 10kgs de blé et 20 000 litres d’eau)…

Pour des recettes végétariennes, on s’occupe de vous sur ce blog, pour le reste, à vous de jouer 😉